dimanche 3 octobre 2010

Musiques malgaches

La grande île de Madagascar appelée également « Ile Rouge », pour la couleur de son sol, doit à la diversité de sa population les richesses culturelles qui s'y trouvent. Parmi elles la musique, reflet de ce « melting pot », tient une place qui n'a cessé de grandir au fil des ans, jusqu'à se faire une place de choix dans l'Océan Indien.
Madagascar, ou I'île Continent, est une des dernières terres de ce monde où sont venues s'échouer de nombreuses cultures, faisant de la musique de ce pays un produit au métissage assez particulier. La diversité des sons tient à des instruments venus à la fois d'Afrique, d'Indonésie, voire des pays Arabes qui ont fortement empreint certaines régions de l'Ile.

C'est ainsi que l'on observera, pour prendre les plus marquants d'entre eux, ayant de plus l'avantage d'ajouter au témoignage matériel, le témoignage linguistique, que des instruments de musique tel le hautbois (ayant pour nom anjomary nom donné aussi à certaines troupes malgaches) nous renvoient au « nzumara » qui n'est autre que le nom d'un hautbois présent dans tout le monde arabe.


De même, un hochet malgache porte le nom de « kayamba », emprunt venant d'Afrique où le même nom désigne des hochets en radeau de la côte Est africaine. Le « Gorodao » nom malgachisé de l'accordéon européen a connu un essor considérable à Madagascar : il a ainsi permis l'émergence d'artistes célèbres.

De tous ces instruments, le plus répandu est sans conteste le « Valiha » qui est le nom généralement donné à la cithare sur tuyau malgache, au point que dans l'esprit de beaucoup, alors que cela est inexact, l'instrument serait identique d'un bout à l'autre de la Grande île. Certainement doit-on rechercher dans cette tentative d'uniformisation, un désir, activement voulu, de faire de la cithare sur tuyau un véritable symbole d'unité nationale.

Jadis, la cithare sur tuyau était plutôt perçue comme un symbole de paix, à tel point que lors d'un rituel de soumission, le seigneur, qui voulait éviter un affrontement avec le roi, remettait en signe de non violence, le valiha.
Aujourd'hui le plus souvent en métal, il a été autrefois en boyau ou en matière végétale. Le corps de l'instrument est soit en bambou, soit en bois, voire en raphia (quelques citharistes continuent à fabriquer des valiha avec des cordes en bambou, mais ils sont rares).

En Imerina, le valiha était un attribut de l'aristocratie, mais dès le XIXème siècle, I'Instrument devient peu à peu la propriété de tous. Un hainteny malgache illustre bien cette marque d'évolution : « Andevolahy mahay valiha Asai-manao tsy mety Nony tsy irahina manao » (Esclave virtuose de la valiha, invité à jouer il se dérobe, délaissé il se met à jouer).

Enfin en plus du tambour, de la flûte dans ses différentes configurations, du « lamako », constitué de deux machoires de zébu que l'on entrechoquait pour donner – par leur percussion - un son sec, il est un instrument « l'Anatrana », ou xylophone sur jambe, qui requiert les jambes d'une femme. En effet composé de 5 ou 7 lamelles de bois cet instrument était traditionellement joué par 2 femmes. Utilisé à l'occasion de cérémonies à caractère sacré, il est devenu aujourd'hui instrument de quotidien et de plaisir.

Il est cependant une famille qui est en plein développement, celle des « kabosa ». Nom générique donné à tous les luths, quelle que soit leur morphologie, ces instruments ont la faveur des jeunes, certainement due à sa ressemblance avec la guitare européenne, et pourraient dans les années à venir, ravir la place du valiha, tant on le sent apprécié au sein de la population. Ceci étant, la valiha reste encore à ce jour, le seigneur des instruments de musique malgaches.


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Et pour swinguer.....

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